mercredi 30 juin 2010

Quelle critique !


Quand une amie écrit de belles choses à propos d'un de vos livres, vous en êtes fière et vous le faites partager avec les autres...

Merci Carine !

De Micheline Boland, je ne connaissais que ses poésies : sensibles et fraîches, profondes et subtiles, les poésies de Micheline viennent colorer presque chaque semaine une revue hebdomadaire que reçoivent mes parents. Et en décembre dernier, je découvrais les talents de Micheline la conteuse, à la maison du tourisme de Charleroi : un régal...Adultes et enfants s'émerveillaient d'écouter ces histoires féeriques du temps de Noël ! Quand Micheline raconte, ce sont toutes les portes de notre imaginaire qui s'ouvrent toutes grandes et qui laissent entrer toutes sortes de personnages plus inattendus les uns que les autres...

Et, ce sont ces impressions - là que j'ai ressenties en lisant "Nouvelles à travers les passions" ! Déjà, le mot passion, moi, ça me provoque des tremblements tant je sais ce qu'il signifie... Et, croyez-moi, je n'ai pas été déçue en lisant ces vingt-quatre nouvelles plus originales les unes que les autres. Ce qui est drôle, c'est qu'en faisant connaissance avec toute cette galerie de personnages, j'entendais la voix de Micheline qui me racontait leurs histoires. Vingt-quatre histoires donc, dans ce livre, le cinquième de Micheline, édité fidèlement chez Chloé des lys, la maison d'édition que je ne dois plus vous présenter !

C'est une riche étude de caractères que nous lisons ici, plus attachants et plus troublants les uns que les autres...

Au-delà de tous ces personnages empreints de tous les sentiments contenus dans l'univers mais qui ont comme point commun le mot passion, on devine de Micheline Boland sa longue expérience de psychologue. Car il faut connaître les ressentis de l'autre pour savoir si finement les décrire, les faire jaillir et éclater sans jamais ni nous lasser ni nous appesantir dans ces cent septante et une pages que dissimule une couverture couleur pastel ; à souligner, le contraste entre cette couverture aux nuances délavées et romantiques et celle du dernier livre de Micheline "Le magasin de contes", aux couleurs plus vives et audacieuses.

Des noms, des personnages ? Une fois le livre refermé, je me souviens d'une ribambelle de gens, des hommes et des femmes. Ils sont comme vous et moi et prennent connaissance de leur faiblesse, des vérités de l'existence...

- Anna : elle désire un petit chien, un petit Milou qui deviendrait son ami...
- Hélène : elle colore les situations de sa vie d'une couleur bien spécifique... et puis un jour, une nouvelle vie commence... allumée par une autre couleur.
- Salah : dans son atelier de calligraphie, il offre bien plus que ce que nous pensons...
- Dom Henrique : il a construit tant de choses dans sa vie et entend encore, au soir de celle-ci, la voix de Manuel, qui lui parlait du royaume du Prêtre Jean...
- L'ami du petit Georges... Enfant, il enviait ce petit Georges, né à Liège... Et aujourd'hui, comment voit-il leur vie ? Qui a gagné, qui a perdu ?
- Pascale et Maria...Revenu d'une expédition, il doutera de la bonté humaine, mais pas de l'amour de sa douce.
- Le petit henry, prisonnier de Gilles de Rais, connaissait-il les incantations qu'affectionnait Belzébuth ?
- Cette jeune femme qui avait entendu une chanson, un air qui ne la quitta jamais et dont l'origine restera inconnue... Quel lien avec ce Paul, rencontré des années plus tard ?
- La maman de Simon et de Geoffrey : elle évitera le pire, une prémonition ?
- Colette et Benoît, un pseudo-prêtre, quel lien entre eux ?
- Quelle infantilité dans les gestes et paroles de ce cousin Jean ; un vicaire, Pffff !
- Jamais plus, Lucas et Clara ne regarderont la mer de la même façon...

Du plaisir et, au bout de cette route qui nous emmène d'hier à aujourd'hui et d'ici vers là-bas, de la réflexion, voilà ce que je vous souhaite en parcourant ces vingt-quatre histoires...

Pourquoi n'en citer que douze, me demanderez-vous ?

Lisez et vous comprendrez...

Vous n'avez pas compris ?

Relisez donc !

Et pourquoi avoir commencé par l'avant-dernière ?

Parce que !

Parce que celle que je préfère, c'est "Éclaboussures d'encre de Chine" : Salah, c'est un homme qui éveillerait chez moi quelque chose qui ressemble à la passion, je le sais. Dans son atelier de calligraphie arabe, j'apprendrais les lettres...

"Au bout de quelques minutes, je l'entends chuchoter 'liberté'. Sur sa chemise, les éclaboussures, les parures de cette liberté qu'il évoque".

mercredi 2 juin 2010

Onomatopées...(atelier d'écriture)


Tic-tac, tic-tac. Les aiguilles martèlent mon ennui. Tic : marre de rester allongée. Tac : ma cheville tellement douloureuse.

Tic-tac. L'heure de l'anti-inflammatoire. Berk, une pilule si difficile à avaler, si rêche, qui laisse en bouche tant d'amertume. Vite un peu d'eau en supplément pour faire passer cela.

Vlan… L'eau qui n'a pas tout à fait atteint son objectif.

Plouf… L'emballage de la pilule qui amerrit dans le verre à moitié plein.

Tic-tac. Tic-tac. Les aiguilles qui trottinent comme des fourmis. Tic-tac. Douleur lancinante. Oh que je regrette de n'avoir pas allumé et de m'être déplacée dans la chambre à peine éclairée par un rayon de lune.

Miaou, miaou. Zébulon m'appelle de l'autre côté de la porte.

Aie ! Pourquoi ai-je bougé mon pied ?

Dring ! "Gaston y a le téléphon qui son et y a person qui répond…" Dring. Dring. Ma curiosité plus vive que ma douleur.

Tic-tac. Dring, dring. Solitude de chez solitude ! Sur la couverture de Paris Match, la frimousse de Sarko. Berk, un homme comme je ne les aime pas.

Stop ! Que cesse la sonnerie du téléphone. Que s'arrêtent les aiguilles. Que je m'assoupisse, que les minutes s'écoulent dans l'oubli de mon accident, en images floues, en rêveries de midinette.

Tic-tac. L'horloge me nargue pareille à une diablesse. Dring, dring. Qui insiste ainsi ? Quel bel impatient pourrait me distraire de ma douleur ? Quelle adorable bavarde pourrait me gargariser de mots ?

Bzzz, bzzz. Une mouche… Qu'y a-t-il dans la tête d'une mouche ? Splash, ma main s'abat sur le bras du fauteuil. La mouche a la vie sauve. Elle vole indifférente, se pose sur le napperon blanc du guéridon. Dring, dring. "Gaston y a le téléphon qui son et y a person qui répond…" Sarko, il y a une mouche qui m'obsède.

Tic-tac, tic-tac. Dring, dring. Bzzz, bzzz. Sonate pour une mouche, un téléphone et une horloge sur fond de mélancolie.

Tic-tac, tic-tac. Bzzz, bzzz. Seules l'horloge et la mouche.

Tic-tac, tic-tac. L'horloge et moi. Sur mon corps le poids du temps et de la morosité.