jeudi 23 décembre 2010

Conte de Noël



Le bonnet du Père Noël a de curieuses propriétés, jugez plutôt !


LE BONNET DE PÈRE NOËL

Pour être radin, Benjamin était radin ! Pourtant, voilà plus de trois mois qu'il avait un emploi plutôt bien rémunéré et qu'il aurait pu se permettre quelques achats futiles, de ces achats impulsifs qu'on ne fait que pour s'offrir ou offrir à quelqu'un d'autre un petit plaisir de saison.

Mais comme en plus d'être radin, Benjamin était conformiste, il était désireux de suivre le mot d'ordre des copains : porter un bonnet de Père Noël pour participer à la soirée organisée par le club de volley. Ceci expliquait qu'en ce quinze décembre, il furetait dans la solderie pour y dénicher un bonnet le meilleur marché possible.

Il a trouvé ce qu'il lui fallait dans le panier aux "bonnes affaires": un bonnet un peu défraîchi, maculé d'une petite auréole grisâtre en vente pour un prix dérisoire.

À la caisse, la jeune préposée lui dit : "Oh celui-là, on vous l'offre. Il a été oublié par un client venu en acheter un neuf !"

Benjamin était tellement ravi qu'il mit aussitôt le couvre-chef. Il n'avait pas fait dix pas, qu'il rencontra un mendiant. Chose qu'il ne faisait jamais, Benjamin glissa sa main en poche et en retira une pièce qu'il déposa dans le gobelet du pauvre homme. Un peu plus loin, à la vitrine d'un fleuriste, il vit une belle jacinthe blanche dans un pot doré. Il entra dans la boutique et acheta la fleur pour en faire cadeau à sa petite amie. Et tout au long de la route qui le ramenait chez lui, il acheta deux grosses boules de Noël rouges pour sa mère, un stylo fluorescent pour son jeune frère, un porte-clefs en forme de balle de golf pour son père, un CD pour lui et un paquet de bonbons pour sa filleule.

Rentré dans son studio, il ôta son bonnet et là, il comprit qu'il venait de réaliser des folies que deux heures plus tôt il n'aurait jamais commises.

Le 18 décembre, il se rendit à la soirée avec son bonnet sur la tête et de nouveau, sans pourtant en prendre conscience, il se montra beaucoup plus généreux que d'ordinaire. Il acheta un paquet de cartes de vœux et un calendrier vendus au profit d'une bonne œuvre et lorsqu'on décida de partager les frais, il arrondit sa participation au chiffre supérieur.

Sitôt rentré chez lui le bonnet accroché au portemanteau, de nouveau, il considéra les choses sous un autre regard et se mit à regretter amèrement ses dépenses excessives.

Le lendemain matin, il neigeait lorsqu'il partit chez le boulanger. Il mit donc le bonnet rouge. Chemin faisant, il croisa le père Noël qui l'aborda joyeusement : "Salut jeune homme ! Oh je vois que tu portes mon vieux bonnet. Heureux qu'il soit encore utile !" Benjamin répondit par un sourire. Mais voyez-vous, il se demande, à présent, si ce fameux bonnet n'est pas à l'origine de son comportement dépensier ! Et moi, qui connais cette histoire, je me demande si ce n'est pas son bonnet qui rend Père Noël tellement généreux !


dimanche 19 décembre 2010

Surice et son concours 2010

Pour cause de neige, nous ne sommes pas allés à la finale du concours de contes de Surice pour laquelle j'avais été sélectionnée. Nous avions décidé de dire ce conte à deux (comme le veut la tradition).

Je vous le livre...

L'AMIE DE LA MESSAGERIE

Histoire d'aujourd'hui, histoire de toujours

C'est le dimanche de la fête des mères et Marie attend assise sur la terrasse derrière sa maison. Une jolie petite maison qui sent bon le propre et l'encaustique.

Le soleil brille, le ciel est bleu et les fleurs du jardin embaument déjà l'air. Milou, le chien des voisins joue, on l'entend qui aboie et court derrière la haie.

Marie attend… Elle attend ainsi depuis le décès d'Albert, son mari. C'est qu'elle ne reçoit guère de visite, Marie. Aujourd'hui pourtant, sa fille, son gendre et leurs deux enfants viennent la fêter. Et cela, ce sera bien mieux qu'un coup de téléphone ou une carte postale envoyée au hasard des vacances.

Marie a préparé deux tartes, l'une au sucre blond, l'autre au corin d'abricots, elle a acheté une bouteille de cidre, celui que sa fille préfère et deux sachets de cuberdons pour ses petits-enfants.

Dans la salle à manger, sur une belle nappe brodée de pois couleur or, elle a dressé une table de rêve : vaisselle blanche en porcelaine fine, couverts d'argent et bougies rouges.

La solitude, la tristesse et la timidité de Marie font peur. Elle fréquente peu les gens du village et arrive difficilement à créer des liens avec eux. Bien sûr, elle salue poliment ses voisins, mais la conversation ne s'étend pas au-delà des banalités de la météo. Bien sûr, il y a le cours d'aquarelle qu'elle suit au foyer culturel, mais elle n'y a pas d'amie.

On sonne à la porte. Marie va ouvrir. La famille est là ! Tout le monde semble hésiter avant d'entrer comme si chacun pressentait que cette visite n'aura rien de joyeux.

Sa fille lui tend un joli paquet rouge :

"Nous avons pensé que cela te sera plus utile que des fleurs ou des chocolats ! Ici, tu es tellement loin de tout…"

Une grosse boîte en carton apparaît sous l'emballage cadeau…

"C'est un téléphone portable. On a choisi un modèle simple, adapté aux seniors. Tu verras les touches sont grandes. Bernard va t'expliquer. Il t'a préparé des petits cartons avec ton numéro afin que tu les distribues autour de toi. On t'a pris un abonnement de six mois et un forfait important pour les communications."

Et Marie passe plus d'une heure avec son gendre. Une heure d'explication, une heure en essais et erreurs, une heure en programmation de numéros. Marie n'y comprend pas grand-chose. C'est tellement inattendu, ce portable. Elle prend quelques notes.

Il est près de dix-sept heures quand on passe à table. Même pas un compliment au sujet des deux tartes. Même pas un merci pour le cidre et les cuberdons. On ne parle que du portable. Ce n'est pas jour de fête des mères, c'est devenu jour de fête des portables !

Avant de partir, Bernard lui propose d'envoyer un dernier SMS. À grand-peine, elle parvient à écrire "tout va bien" et à lui expédier le message. Le portable de son gendre sonne et elle peut y lire les trois mots qu'elle vient de taper !

Il est dix-neuf heures, ils sont partis. Marie a le cœur gros. Elle n'a même pas eu l'occasion de montrer sa dernière aquarelle ni de faire admirer son jardin. Comme ça, juste pour meubler le temps plus que pour mettre son apprentissage à l'épreuve, elle envoie un SMS sur son téléphone fixe. Elle tape simplement "courage", un mot que personne n'a jamais l'idée de lui dire… Qui devinerait que sous ses airs de petite dame comme il faut, il y a de la détresse ?

Dring, dring, Marie décroche, elle entend une voix métallique qui dit "courage". Par habitude, Marie répond "merci". La voix métallique continue. "Franchement, allez, raconte-moi ta journée." Et Marie se confie… La voix poursuit : "Franchement, tu as dû être déçue". Et Marie s'épanche davantage. Quand elle va se coucher, elle se sent tellement légère !

Le lendemain à son lever, Marie vérifie ses messages. Elle en a reçu deux, un de sa fille et un de son gendre. De simples "bonne journée" qui lui font plaisir. Des petits messages comme ceux-là deviendront choses courantes dans la vie de Marie et lui apporteront un peu de chaleur.

Maintenant, quand Marie va au cours d'aquarelle, elle fait comme les autres, elle dépose son portable à côté d'elle. Tout le monde le remarque. Marie raconte…

Maintenant, quand Marie se sent trop seule, elle envoie un SMS sur son téléphone fixe. Et la magie opère, après avoir livré son message, la voix métallique est là et se prête à la conversation. Un conseil revient au fil des jours : "Franchement, ma jolie, sois plus audacieuse !"

Derrière cette voix métallique, Marie a l'impression d'avoir enfin une amie.

Et puis un jour, au cours d'aquarelle, Marie rencontre Léa, une nouvelle élève. Léa parle d'une voix métallique et souvent, elle émaille ses discours de 'franchement' parfois cocasses tant ils sont inappropriés ! Marie acquiert peu à peu la certitude qu'elle s'est fait une amie véritable, que Léa et la femme qui délivre les SMS sur son téléphone fixe ne sont qu'une seule et même personne !

À présent, Marie et Léa se rencontrent en dehors du cours. Elles font des balades, partagent de bons repas et se prêtent des livres.

La discrétion étant une de ses principales qualités, Marie, n'interroge pas Léa au sujet des étranges coïncidences. Elle n'a jamais posé la question qui lui brûlait les lèvres : "T'es qui toi, qui es entrée ainsi dans ma vie…"

Le flou n'a-t-il pas ce charme que trop de précision peut rompre ?

Franchement.
Histoire de communication.
Histoire d'aujourd'hui.
Histoire de toujours.

vendredi 26 novembre 2010

Un bel article !

Bonne nouvelle puisque Pierre Dejardin de l'Avenir a écrit un très bon article au sujet de mon 6e livre.

Il y a quelques jours, il était passé à la maison pour m'interroger sur ces "nouvelles à fleur de peau".

Je trouve qu'il a bien analysé mon univers et que cet article donnera l'envie aux gens d'en savoir plus sur ma petite personne !

D'ailleurs, cet après-midi, une personne qui avait lu le livre sans que je le sache, m'a dit combien elle appréciait l'article et le trouvait très juste !

Et vous, chères lectrices et vous, chers lecteurs, qu'en pensez-vous ?

J'attends vos réactions ici même ou de vive voix...

mardi 16 novembre 2010

Encore une fois !


Bonne nouvelle !

Un de mes contes, celui qui avait été le mieux classé par mon jury international, vient d'être retenu pour la finale du concours de Surice !

J'aime bien ce texte qui s'intitule "L'amie de la messagerie", qui parle de solitude, de communication, de relations familiales et surtout de la magie de l'amitié.

Comme Louis l'indique par ailleurs dans son blog du 15 novembre, il a allégé le texte mais j'ai tenu à garder toutes les petites notes sensorielles. Vous me connaissez, je ne peux m'empêcher de faire la part belle à la nourriture et aux parfums, aux émotions. Des petites corrections seront sans doute encore apportées lors de la formation.

dimanche 31 octobre 2010

UN CHAT POUR LA TOUSSAINT


Toutes les semaines, Rita va sur la tombe de son mari, elle y dépose un bouquet de fleurs cueillies au jardin. Sans craindre le ridicule, elle s'adresse à voix haute au défunt en lui demandant de faire quelque chose pour atténuer son chagrin. "Oh Léon, si tu me vois, de là où tu es, si c'est possible, fais quelque chose pour moi." Eh oui, après cinquante ans de vie commune, la séparation est difficile, le deuil est malaisé à faire ! Bien entendu, au cimetière ou chez elle quand elle parle face à la dernière photo prise de lui, son mari ne lui répond jamais. Cela n'empêche pas Rita de persévérer…

À quelques jours de la Toussaint, elle se rend au cimetière, munie d'une peau de chamois, d'un petit seau et d'un produit nettoyant. Avant de commencer son travail, elle adresse une première supplique à son Léon. Ensuite elle reste de longues minutes, à genoux, s'applique à nettoyer la dalle du mieux qu'elle peut. Quand elle satisfaite de son travail, elle va jeter l'eau sale dans le caniveau non loin de là et rincer la peau. Lorsqu'elle regagne la tombe de son époux, un chat y a pris place. Un beau chat tigré qui ne bronche pas en la regardant ranger son matériel dans le petit seau puis supplier comme à son habitude son cher défunt.

Rita rentre chez elle. En ouvrant la porte de sa maison, elle s'aperçoit que le chat l'a suivie. Sans y être invité, l'animal la précède dans le hall. Le chat est agile, combien plus agile qu'elle ! Avant qu'elle n'ait atteint le séjour, il a déjà pris place dans le fauteuil situé près du feu ouvert.

Rita le caresse en tentant de le persuader de quitter le siège : "Je devine que tu es bien là mais il faut rentrer chez toi. Tes maîtres vont s'inquiéter. Suis-moi puis va les retrouver…" Rita se dirige à pas mesurés vers la porte du hall, l'ouvre mais le chat n'en fait qu'à sa tête. Il est là, il reste là même si elle revient souvent vers lui pour essayer de le persuader de regagner ses pénates. Après avoir utilisé un ton agréable, Rita est devenue plus ferme : "Il se fait tard il faut partir, mon cher !" Rien n'y a fait ! Alors n'écoutant que son cœur, elle lui sert un bol de lait et une assiette contenant un reste de poisson cuit au court bouillon. Lorsque la nuit tombe, elle lui aménage un coin bien à lui dans la cuisine. Rita a posé un vieux coussin bleu dans un grand plateau à fruits en osier et à quelques centimètres de cette couche, un bol d'eau.

Le lendemain matin, elle se rend à l'épicerie, y achète une boîte contenant une préparation au thon et y affiche une annonce pour rechercher le propriétaire du chat.

Les jours passent, Rita achète d'autres boîtes d'aliments pour chat mais ne reçoit aucun coup de fil pour réclamer l'animal.

Sur la tombe de son mari, où elle dépose les dernières roses de son jardin, elle conte toute l'histoire. Quand elle a fini de parler, il lui semble entendre une voix qui lui souffle : "Garde le chat. C'est ton mari qui te l'a envoyé." Rita jette un coup d'œil autour d'elle. Personne sauf le fossoyeur occupé à l'autre bout du cimetière et une silhouette qui a presque atteint la grille d'entrée.

Rita dépose encore une annonce chez le boucher, chez le boulanger, chez le libraire et chez le coiffeur. La sonnerie du téléphone ne se fait entendre que pour déboucher sur une conversation avec sa fille, son amie ou son frère. Toujours pas d'appel concernant le chat ! Alors, plutôt que de placer ailleurs des annonces, Rita décide de garder le chat. Peu à peu elle arrive même à se convaincre que, comme l'a dit la voix, c'est son mari qui le lui a sans doute envoyé. Léon lui a enfin répondu à l'occasion de la Toussaint !

lundi 25 octobre 2010

Une bonne critique


Anne, une amie professeur de français, a eu la gentillesse d'écrire une ciritique à propos de mon "magasin de contes, la voici :

Lorsqu’on franchit la porte du magasin de contes de Micheline, ça sent bon le feu de bois, le chocolat chaud et les gâteaux, des spéculoos.

L’espace est rempli de chaleur, celle de notre famille, mais aussi de souvenirs, ceux qu’on a partagés dans la nature ou lors des fêtes. Ca nous fait remonter à notre enfance et aux joies des plaisirs simples.

C’est d’ailleurs le thème du conte "La couturière" que j’ai particulièrement apprécié pour son rythme et sa morale. En effet, le texte est ponctué d’une ritournelle "Et tip et tap, et tip et tap,…" Grâce à celle-ci, on s’imagine la couturière marcher de porte en porte pour chercher du travail. "Et tip et tap, et tip et tap,…" Elle parcourt bois et champs et se réjouit des petits cadeaux que la vie lui offre. Malgré sa misère, elle vit heureuse et ne profite pas de la situation même lorsqu’elle découvre une pièce en or…

Micheline, nous fait découvrir "SA" nature, celle qu’elle voit avec ses yeux de raconteuse. Le tilleul qui se trouve sur toutes les places communales devient le colporteur de rumeurs du village. L’écureuil que l’on connaît pour ses provisions est en réalité tellement distrait qu’il en oublie où il les cache. C’est pour cela qu’il doit multiplier les coins. Le marronnier malade s’offre un dernier sursis en proposant un trésor au bûcheron qui doit l’abattre. Le cerisier du jardin de Vinciane reste son ami, son soutient malgré les années qui passent et la trahison. Et le souris, me dites-vous ! Eh bien, les souris, elles déménagent !

L’auteure nous parle aussi des nombreuses fêtes qui jalonnent l’année : la Saint-Nicolas, la Noël, le carnaval, Pâques... Pour chacune, elle a inventé une histoire qui nous renvoie finalement à notre propre histoire.

Ces textes lui ressemblent : ils sont frais, souvent heureux, remplis de bons sentiments, d’amour et d’humour. Ils chantent, après tout, que le monde est plutôt doux, que la vie vaut la peine d’être vécue même face à l’adversité. Assurément, un bon bol d’oxygène ! D’ailleurs, tout en les lisant, il me semble qu’il m’est arrivé d’entendre Micheline me les contant.

Voilà pourquoi, il ne faut pas hésiter un seul instant à franchir le seuil de la porte du magasin de contes !

vendredi 1 octobre 2010

L'HUILE DE NOISETTE


Stéphanie ne comprenait pas. Elle se souvenait d'avoir demandé à sa mère de lui mettre de l'huile de noisette dans un flacon, elle se souvenait avoir vu sa mère en transvaser dans un petit récipient rose en plastique, elle se souvenait avoir vu le dit récipient sur la table de la cuisine. Cela faisait deux jours à peine que cela s'était passé et elle n'arrivait pas à retrouver l'huile. Elle avait pourtant vidé le frigo et inspecté l'étagère murale.

C'était vendredi matin et Stéphanie n'envisageait plus d'autres solutions que d'acheter un bidon d'huile en faisant ses courses après son travail. Cet ingrédient lui était indispensable pour réussir la mayonnaise spéciale qui accompagnerait son entrée, du jambon cru et des asperges violettes.

En fin d'après-midi, Stéphanie ne comprenait toujours pas ce qui lui arrivait. Il était dix-sept heures trente. Elle se trouvait devant le rayon "spécialités" de son supermarché où il y avait de l'huile de noix, de pépin de raisin, d'argan, d'avocat, de noix de cajou, de sésame, de bourrache mais pas d'huile de noisette.

Stéphanie décida d'aller jusqu'à la supérette de l'avenue. Là, même observation : il n'y avait aucune bouteille, aucun bidon d'huile de noisette en rayon. Stéphanie comprenait de moins en moins. Elle prit donc son courage à deux mains et se rendit au 'Paradis Bio' un magasin situé loin de chez elle et ne disposant pas de parking… Là aussi impossible de se procurer l'huile recherchée. Il était près de dix-neuf heures quand Stéphanie rentra bredouille chez elle.

Deux jours plus tard, le dimanche, Stéphanie recevrait pour déjeuner Baudouin, son amoureux et Martine, sa future belle-mère. Elle allait passer ce qu'elle considérait comme un test. Il lui fallait réussir à tout prix son repas, se montrer digne d'entrer dans la famille. Depuis trois nuits, Stéphanie dormait mal et se construisait des scénarios catastrophes à propos de la rencontre. Elle se voyait renverser des plats, assaisonner sans modération, servir un vin blanc tiède. Elle s'entendait utiliser des mots inappropriés, bredouiller, bégayer.

Ce repas du dimanche, Stéphanie avait l'intuition qu'il serait pareil à une épreuve éliminatoire. La mère de Baudouin lui apparaissait comme une femme parfaite tout à la fois compétente dans la gestion de sa pharmacie et dans les tâches ménagères, une femme solide qui avait dû assumer seule l'éducation de quatre enfants après le décès accidentel de son mari. Stéphanie n'avait rencontré Martine qu'une seule fois à l'occasion d'une fête de charité. Elle avait senti ses joues rougir quand elle l'avait aperçue, avait bafouillé quand Baudouin les avait présentées l'une à l'autre et ses jambes avaient tremblé lorsqu'elle était allée leur chercher des jus d'orange au bar. Martine lui avait semblé si jolie, si raffinée et tellement sûre d'elle. À vingt-cinq ans Stéphanie, rédactrice dans une administration, pensait qu'elle ne faisait certainement pas le poids face à cette femme d'exception !

Stéphanie rangea ses courses dans la cuisine. C'était étrange, elle avait l'impression que rien ne s'était passé comme elle l'avait souhaité. À présent, les tranches de jambon fumé lui semblaient trop épaisses et les filets de saumon trop petits. Elle regrettait aussi de n'avoir acheté qu'une botte d'asperges et un seul ravier de tomates cerises. Tout était pourtant si simple lorsqu'elle recevait des amis ou ses parents !

Le samedi matin, après être allée chez le coiffeur, Stéphanie décida d'acheter de l'huile de noisette au 'petit Rungis' une épicerie fine qui se trouvait sur sa route.

En entrant dans la boutique, son cœur se serra. Son regard n'arrivait pas à se détacher du jeune homme qui était occupé à décrire une recette de poulet aux citrons à une cliente. Pourtant, elle le connaissait depuis longtemps, Grégoire. Il avait terminé ses études secondaires dans la même classe qu'elle. Grégoire avait été un élève médiocre, timide, mal dans sa peau, passionné de cuisine et seulement de cuisine.

Derrière le comptoir, Grégoire apparaissait comme un homme jovial, sympathique, équilibré. Il souriait, il conseillait la cliente d'une voix ferme et claire. Les mots lui venaient comme ils viennent aux orateurs, aux professeurs, aux acteurs.

Stéphanie se regarda dans le miroir qui était posé contre le mur de droite et qui n'avait sans doute pour but que de donner l'illusion que le magasin était plus grand qu'en réalité. Elle vit son reflet, celui d'une jeune femme terne, aux épaules tombantes ! Elle se compara à Grégoire. Lui et elle avaient évolué dans des directions opposées. Elle avait beau avoir obtenu un diplôme dans une grande école de commerce, travailler depuis trois ans, elle avait les allures d'une adolescente peu confiante en elle !

Lorsque vint son tour, Stéphanie demanda de l'huile de noisette.

"Hélas, je n'en ai plus. Mais je peux t'aider si tu me dis à quoi tu la destines…"

Stéphanie expliqua que c'était pour une mayonnaise un peu spéciale… "Essaye l'huile de pignon de pin, pas pure, mélangée à de l'huile d'olive… L'huile de pignon de pin est très parfumée"

Stéphanie insista : "Tu n'as vraiment pas d'huile de noisette…"

"Non, tout le stock a été vendu avant-hier…"

Stéphanie vit là un signe du destin. Elle ne pouvait rien contre la fatalité. Elle sortit du 'petit Rungis' sans avoir fait d'autre achat qu'un ravier de grosses olives noires. Pour Martine, il n'y aurait ni huile de noisette ni supplément d'asperges. Le sort en avait décidé, Stéphanie ne voulait plus tricher, séduire à tout prix. Ce serait à prendre ou à laisser… Sa cuisine banale, ça passerait ou ça casserait.

Le dimanche, c'est une Martine tout sourire qui sonna chez Stéphanie. Elle portait un simple blue-jean et un t-shirt et proposa même son aide pour desservir. La cuisine banale de Stéphanie eu l'air de lui plaire… En accompagnement du café, Stéphanie servit des loukoums aux noisettes et Martine n'en dégusta aucun, tant, dit-elle, elle avait horreur des noisettes !

samedi 4 septembre 2010

Micheline sur YouTube !


Chloé des Lys, mon éditeur a la chance de compter parmi ses auteurs de véritables artistes ! Et pas seulement au point de vue écriture. Non, il y a aussi des dessinateurs de talent, des musiciens hors pair et aussi des fanas d'Internet à qui rien n'est impossible.

Florian Houdart est de ceux-là et il a très gentiment accepté de passer du temps pour "fabriquer" une vidéo consacrée à... mon univers !

Je vous invite à venir la regarder :
http://www.youtube.com/watch?v=LlSqlR_-phY

Merci Florian et à bientôt... Cela mérite bien un bon verre, non ?

mardi 24 août 2010

Une fois de plus, j'ai fait le clown !



Cette année, du 17 au 22 août, j'ai de nouveau suivi un stage de "clown et masque neutre" organisé dans le cadre des Rencontres Pédagogiques d'Été.


Ce stage de grande qualité était animé par Jacques Bury et Christian Wéry.


Voici le lazzi composé le cinquième jour, peaufiné le sixième avec l'aide des deux formateurs et joué avec David Besschops à la fin du stage.

A : Ça va ?

B : J'ai chaud.
A : Alors enlève ta veste.

B : Mais si j'enlève ma veste je vais avoir froid.
A : Alors garde ta veste.

B : Mais j'ai chaud.
A : Alors enlève ta veste.

B : Mais si j'enlève ma veste je vais avoir froid.
A : Alors garde ta veste.



Le dialogue continue encore et encore. Toutes ces répliques sont redites et amplifiées au fil du temps. Finalement les deux clowns quittent la scène après avoir laissé venir ce qui venait.

Concrètement, le 22 août dans la scène jouée, A termine dans un état de colère, en disant : "Alors fais ce que tu veux et fiche-moi la paix." A et B sortent de scène chacun de leur côté.

jeudi 5 août 2010

Quelques poèmes


LE SABLIER

A tout instant coule l'or du sablier.
A tout instant la magnificence du temps
Se mesure en grains de sable,
En pas, en syllabes.
A tout instant coule l'or du sablier.
A tout instant,
Grain de sable après grain de sable,
Goutte de pluie après goutte de pluie,
Sans avoir l'air de se presser,
Le présent devient passé.



DERRIÈRE

Derrière les paupières des fenêtres
Les corps gris des amants fatigués.
Odeur de sueur et de vétiver.
Le temps est passé sur le lit
Sans que les caresses se changent en habitudes.
Derrière les paupières des fenêtres,
Les draps énamourés
Chuchotent de tendres mots.
Le rideau tremble comme une ombre,
Le sommeil picore le bonheur.



NOSTALGIE

Les larmes des enfants
Dessoûlent les gens heureux.
Ferme la fenêtre,
Que la force du vent n'emporte pas notre tendresse.
La sagesse est une fumée
Qui dissimule les cicatrices du passé.
Si les rires des rondes d'autrefois
Ne remplissent plus nos cœurs
De quoi seront tissés nos plus beaux souvenirs ?



SOLITUDE

Courir pour ne devenir que son souffle.
Chercher des yeux
Pour mériter le bleu d'un ciel de traîne.
Sentir sur ses lèvres
Le grain de sucre du dessert oublié.
La patience et la raison sont les cendres
Des heures consumées.
Tant d'épreuves
Pour sortir du bain de solitude,
Tant de minutes
Enfermée en moi-même.
Je rêve de danser
À la lumière de flammes dorées,
Au son de voix multicolores.
Que coule le vin,
Que s'enchaînent les pas !

mercredi 30 juin 2010

Quelle critique !


Quand une amie écrit de belles choses à propos d'un de vos livres, vous en êtes fière et vous le faites partager avec les autres...

Merci Carine !

De Micheline Boland, je ne connaissais que ses poésies : sensibles et fraîches, profondes et subtiles, les poésies de Micheline viennent colorer presque chaque semaine une revue hebdomadaire que reçoivent mes parents. Et en décembre dernier, je découvrais les talents de Micheline la conteuse, à la maison du tourisme de Charleroi : un régal...Adultes et enfants s'émerveillaient d'écouter ces histoires féeriques du temps de Noël ! Quand Micheline raconte, ce sont toutes les portes de notre imaginaire qui s'ouvrent toutes grandes et qui laissent entrer toutes sortes de personnages plus inattendus les uns que les autres...

Et, ce sont ces impressions - là que j'ai ressenties en lisant "Nouvelles à travers les passions" ! Déjà, le mot passion, moi, ça me provoque des tremblements tant je sais ce qu'il signifie... Et, croyez-moi, je n'ai pas été déçue en lisant ces vingt-quatre nouvelles plus originales les unes que les autres. Ce qui est drôle, c'est qu'en faisant connaissance avec toute cette galerie de personnages, j'entendais la voix de Micheline qui me racontait leurs histoires. Vingt-quatre histoires donc, dans ce livre, le cinquième de Micheline, édité fidèlement chez Chloé des lys, la maison d'édition que je ne dois plus vous présenter !

C'est une riche étude de caractères que nous lisons ici, plus attachants et plus troublants les uns que les autres...

Au-delà de tous ces personnages empreints de tous les sentiments contenus dans l'univers mais qui ont comme point commun le mot passion, on devine de Micheline Boland sa longue expérience de psychologue. Car il faut connaître les ressentis de l'autre pour savoir si finement les décrire, les faire jaillir et éclater sans jamais ni nous lasser ni nous appesantir dans ces cent septante et une pages que dissimule une couverture couleur pastel ; à souligner, le contraste entre cette couverture aux nuances délavées et romantiques et celle du dernier livre de Micheline "Le magasin de contes", aux couleurs plus vives et audacieuses.

Des noms, des personnages ? Une fois le livre refermé, je me souviens d'une ribambelle de gens, des hommes et des femmes. Ils sont comme vous et moi et prennent connaissance de leur faiblesse, des vérités de l'existence...

- Anna : elle désire un petit chien, un petit Milou qui deviendrait son ami...
- Hélène : elle colore les situations de sa vie d'une couleur bien spécifique... et puis un jour, une nouvelle vie commence... allumée par une autre couleur.
- Salah : dans son atelier de calligraphie, il offre bien plus que ce que nous pensons...
- Dom Henrique : il a construit tant de choses dans sa vie et entend encore, au soir de celle-ci, la voix de Manuel, qui lui parlait du royaume du Prêtre Jean...
- L'ami du petit Georges... Enfant, il enviait ce petit Georges, né à Liège... Et aujourd'hui, comment voit-il leur vie ? Qui a gagné, qui a perdu ?
- Pascale et Maria...Revenu d'une expédition, il doutera de la bonté humaine, mais pas de l'amour de sa douce.
- Le petit henry, prisonnier de Gilles de Rais, connaissait-il les incantations qu'affectionnait Belzébuth ?
- Cette jeune femme qui avait entendu une chanson, un air qui ne la quitta jamais et dont l'origine restera inconnue... Quel lien avec ce Paul, rencontré des années plus tard ?
- La maman de Simon et de Geoffrey : elle évitera le pire, une prémonition ?
- Colette et Benoît, un pseudo-prêtre, quel lien entre eux ?
- Quelle infantilité dans les gestes et paroles de ce cousin Jean ; un vicaire, Pffff !
- Jamais plus, Lucas et Clara ne regarderont la mer de la même façon...

Du plaisir et, au bout de cette route qui nous emmène d'hier à aujourd'hui et d'ici vers là-bas, de la réflexion, voilà ce que je vous souhaite en parcourant ces vingt-quatre histoires...

Pourquoi n'en citer que douze, me demanderez-vous ?

Lisez et vous comprendrez...

Vous n'avez pas compris ?

Relisez donc !

Et pourquoi avoir commencé par l'avant-dernière ?

Parce que !

Parce que celle que je préfère, c'est "Éclaboussures d'encre de Chine" : Salah, c'est un homme qui éveillerait chez moi quelque chose qui ressemble à la passion, je le sais. Dans son atelier de calligraphie arabe, j'apprendrais les lettres...

"Au bout de quelques minutes, je l'entends chuchoter 'liberté'. Sur sa chemise, les éclaboussures, les parures de cette liberté qu'il évoque".

mercredi 2 juin 2010

Onomatopées...(atelier d'écriture)


Tic-tac, tic-tac. Les aiguilles martèlent mon ennui. Tic : marre de rester allongée. Tac : ma cheville tellement douloureuse.

Tic-tac. L'heure de l'anti-inflammatoire. Berk, une pilule si difficile à avaler, si rêche, qui laisse en bouche tant d'amertume. Vite un peu d'eau en supplément pour faire passer cela.

Vlan… L'eau qui n'a pas tout à fait atteint son objectif.

Plouf… L'emballage de la pilule qui amerrit dans le verre à moitié plein.

Tic-tac. Tic-tac. Les aiguilles qui trottinent comme des fourmis. Tic-tac. Douleur lancinante. Oh que je regrette de n'avoir pas allumé et de m'être déplacée dans la chambre à peine éclairée par un rayon de lune.

Miaou, miaou. Zébulon m'appelle de l'autre côté de la porte.

Aie ! Pourquoi ai-je bougé mon pied ?

Dring ! "Gaston y a le téléphon qui son et y a person qui répond…" Dring. Dring. Ma curiosité plus vive que ma douleur.

Tic-tac. Dring, dring. Solitude de chez solitude ! Sur la couverture de Paris Match, la frimousse de Sarko. Berk, un homme comme je ne les aime pas.

Stop ! Que cesse la sonnerie du téléphone. Que s'arrêtent les aiguilles. Que je m'assoupisse, que les minutes s'écoulent dans l'oubli de mon accident, en images floues, en rêveries de midinette.

Tic-tac. L'horloge me nargue pareille à une diablesse. Dring, dring. Qui insiste ainsi ? Quel bel impatient pourrait me distraire de ma douleur ? Quelle adorable bavarde pourrait me gargariser de mots ?

Bzzz, bzzz. Une mouche… Qu'y a-t-il dans la tête d'une mouche ? Splash, ma main s'abat sur le bras du fauteuil. La mouche a la vie sauve. Elle vole indifférente, se pose sur le napperon blanc du guéridon. Dring, dring. "Gaston y a le téléphon qui son et y a person qui répond…" Sarko, il y a une mouche qui m'obsède.

Tic-tac, tic-tac. Dring, dring. Bzzz, bzzz. Sonate pour une mouche, un téléphone et une horloge sur fond de mélancolie.

Tic-tac, tic-tac. Bzzz, bzzz. Seules l'horloge et la mouche.

Tic-tac, tic-tac. L'horloge et moi. Sur mon corps le poids du temps et de la morosité.

vendredi 16 avril 2010

Et de huit...


Au mois de juin dernier j'avais confié un nouveau manuscrit à mon éditeur Chloé des Lys.

Je viens de le recevoir par retour du courrier avec un avis très favorable du comité de lecture !

Me voici donc au début de ce long travail de mise en page, de recherche de couverture, de corrections diverses et variées. Tout le travail habituel qui attend l'auteur qui a la chance de voir son œuvre acceptée par Chloé des Lys.

Pour ne pas surcharger mes lecteurs, cette fois, je vais prendre un peu plus de temps pour peaufiner ce qui sera mon huitième livre...

vendredi 9 avril 2010

Une bonne critique


L'entente qui règne au sein de l'écurie Chloé des Lys est excellente et souvent un auteur se permet de critiquer (gentiment) le livre d'un collègue. C'est encore le cas depuis quelques jours.

Vous trouverez ici une critique très complète et pleine d'humour d'Alain Magerotte à propos de "Nouvelles entre chien et loup".

J'apprécie toujours ce genre d'intervention. Cela prouve au moins que le lecteur a lu tout le livre !

Merci Alain !

mardi 30 mars 2010

Choses promises

C'est toujours une grande joie de tenir en main un de ses livres et plus encore lorsqu'il s'agit du petit dernier...

Chloé des Lys en la personne de Laurent, le grand chef, me les avait promis avant Pâques et il a tenu parole. Un gentil facteur s'est déplacé exprès pour me livrer les trente premiers exemplaires de ce "Magasin de contes".

37 contes qui parlent d'animaux, de fêtes, de rumeurs et de musique.

37 contes qui parlent d'amour, de secret et de gourmandise.

37 contes à lire sans modération...

Bientôt en vente un peu partout !

Dédicace assurée si achat chez moi, bien sûr !

jeudi 4 mars 2010

Une critique de mon livre...


"Nouvelles à fleur de peau" continue à susciter des réactions et c'est tant mieux !
http://jelistulisillit.wordpress.com/2010/03/02/nouvelles-a-fleur-de-peau-de-micheline-boland/

Merci à Martine !

mardi 2 mars 2010

Le septième...


Non, pas le septième ciel mais plutôt mon septième livre qui va bientôt sortir !

Mon cher éditeur vient de m'envoyer le premier exemplaire. De quoi vérifier que tout est parfait !

En exclusivité, voici la couverture :



Ce sont mes amis Dominique et Dominique qui ont réalisé le travail en partant d'une photo prise par Louis pas loin de chez nous, à Mont-sur-Marchienne.

Rassurez-vous, le magasin n'est pas aussi éclairé ni le ciel aussi rouge !

Lors de la sortie officielle, je vous en dirai plus. Mais il va falloir, comme moi, être patient !

mardi 19 janvier 2010

Mon petit dernier...

Comme mon dernier livre est sorti officiellement hier, voici la première et seule critique (jusqu'à présent) que Cathy Bonte, éditée elle aussi par Chloé des Lys, a bien voulu écrire...

Ah elle m’a bien eue la petite dame ! J’avais déjà eu l’occasion de lire un de ses livres "Nouvelles à travers les saisons" et j’avais bien aimé. Des personnages simples, un peu Monsieur et Madame tout-le-monde auxquels nous pourrions nous apparenter facilement, des histoires de tous les jours que nous pourrions vivre un jour ou l’autre, oh il y a bien un petit meurtre de temps en temps dont Micheline a le secret, histoire de bousculer un peu l’univers petit bourgeois de certains héros, et puis une écriture tout en finesse, facile, gaie, alliant une description intelligente de l’état psychologique des protagonistes.

C’est donc dans le même esprit que je m’apprêtais à lire son dernier recueil "Nouvelles à fleur de peau".

Belle surprise !

Dès la première histoire ("La chaise vide"), la belle-mère m’énerve ! Je meurs d’envie de lui mettre une claque ou de lui faire un croche-pied… à moins que… ?

L’histoire suivante ("La porte") m’envoie dans un monde où les peluches et les poupées s’aiment… Et si c’était vrai ?

La troisième ("Rencontre de vacances") me plonge carrément dans un univers étrange qui me fait tout de suite penser aux "Petits contes cruels pour mal dormir" de Dominique Leruth. De même que "La statue" qui me glace un peu.

"L’ange" me fait penser à cette photo en noir et blanc représentant un socle vide, une échelle posée dessus, et des pas qui s’éloignent dans la neige …*

Une larmichette d’émotion pour "Les ballons" ou encore pour "Critique et vengeance" car je sens et je sais ce qu’il y a derrière…

21 nouvelles viennent ainsi étoffer ce quatrième recueil de nouvelles. Du suspens dans chacune d’entre-elles, une écriture qui a mûri, qui s’est affirmée, une bonne dose de psychologique qui nous fait glisser dans la peau des autres : Comment se sent-on quand on devient retraité du jour au lendemain ? Que sommes-nous prêts à faire devant une statue qui nous trouble ? En pleine canicule, face à un mari qui nous énerve, que fait-on avec le couteau à viande qu’on a justement en main ?

À chaque fin d’histoire, l’envie de poursuivre le recueil pour savoir comment sera la suivante. Un magnifique travail, Micheline, bravo !

Un petit bémol ? Quelques fins m’ont laissée sur ma faim … Je m’attendais à plus de meurtres. Il y en a, bien sûr, mais je vous laisse deviner dans lesquels …

* Après avoir écrit cet article, je suis allée sur le blog de Micheline et j’ai découvert la fameuse photo. Micheline s’en est bien inspirée pour écrire cette nouvelle !

Merci Cathy !


vendredi 1 janvier 2010

2010

En ce Jour de l'An, je vous offre en guise d'étrennes ces deux haïkus, composés spécialement ce matin pour l'occasion...

Dans le ciel grisâtre
l'apparition du soleil
~ mes vœux pour l'année.

Dans l'appartement
agitation et lumières
~ nouvel agenda.